REACTION AUX PROPOS DU PREFET SUR LA REDUCTION DE DUREE DES FETES LOCALES -25/11/2012
Docteur Robert CRAUSTE
Conseiller régional délégué à la prévention santé
Conseiller municipal du Grau du Roi
L’expression de Monsieur Hugues BOUZIGES, Préfet, concernant les fêtes votives suscite, et c’est bien normal, de nombreuses réactions. Nombre d’habitants de nos territoires du sud gardois y voient une menace de nos traditions. Je souhaite participer à la réflexion en tant qu’élu local au Grau du Roi et en tant que conseiller régional délégué à la prévention santé.
En premier lieu, j’affirme qu’il faut absolument conserver les fêtes votives. Je ne crois pas d’ailleurs que le Préfet pense les supprimer. Il pose surtout la question de la gestion des forces de l’ordre. Les temps festifs sont des moments de rencontre et de partage pour de nombreux citoyens. Chez nous, comme dans d’autres régions, les fêtes votives sont totalement liées à nos traditions. Elles contribuent à les faire vivre. J’y suis personnellement très attaché.
Des excès peuvent survenir et ces excès sont à relier à un phénomène sociétal de montée de la violence qui nécessite un traitement au niveau national et au niveau des territoires, mais ce n’est pas forcément dans une accumulation d’interdits que se trouvent les solutions.
Que je sache, cette année au Grau du Roi la fête s’est globalement bien déroulée. Grâce au dialogue, à l’information, on peut faire avancer l’esprit de responsabilité. Le risque zéro n’existe pas et on est bien placé dans notre commune pour le dire. Les mouvements de liesse populaire seront toujours indispensables. En tous cas, nos fêtes peuvent être belles et notre tradition est magnifique.
Il ne s’agit pas de généraliser ni de montrer du doigt tel ou tel, cependant chacun constate des alcoolisations aigües, la conduite en état d’ébriété, la consommation massive de stupéfiants, ce qui tend à se banaliser mais qui n’est pas sans conséquence. Je crois aussi que nul ne peut se satisfaire de cela. Ni les acteurs eux-mêmes, ni les parents, ni les responsables et les élus locaux, ni le Préfet bien entendu qui a en responsabilité entre autre l’ordre public et la sécurité routière. Il est utile de rompre le silence.
Dans le programme prévention santé jeunesse que j’anime au Conseil Régional, un des axes d’action est de permettre aux jeunes de faire des choix favorables à leur santé, de développer les compétences à repérer ces comportements à risque, de développer les compétences à faire leurs propres choix et à les affirmer (esprit critique, connaissance de ses limites, élaboration de ses propres solutions). Nous travaillons pour ce faire avec les lycées, les centres de formation des apprentis (CFA), avec les missions locales des jeunes (ML J), avec les écoles de la deuxième chance, avec l’Education nationale, avec les universités et l’ARS (Agence régionale de la santé). Ce type d’action doit également être conduit localement, dans le cadre de contrats locaux de santé.
Pour compléter la réflexion, je considère que la tradition est support de l’identité. Les traditions permettent de lutter contre une tendance à l’uniformisation imposée par la société de consommation, par l’Union Européenne et par la mondialisation. Les diversités des territoires et des traditions sont une richesse. Ce qu’il faut absolument éviter, c’est le repli sur soi.
Vive les fêtes locales ! Vive notre magnifique tradition !